Connaître la nature de son sol doit devenir une priorité avant toute plantation. Vous saurez quelles espèces y prospèrent le mieux et quelles améliorations apporter.

L’argile retient l’eau et évite l’entraînement des sels minéraux et des engrais vers les couches profondes du sous-sol. Les terrains à forte proportion d’argile sont difficiles à travailler : ils collent aux outils ou sont très durs en cas de sécheresse ; ils sont longs à se réchauffer au printemps. On dit de ces terres qu’elles sont « lourdes » et « froides ».

On améliore une terre qui contient trop d’argile en apportant du sable grossier, étalé à raison de 1 à 2 m3 sur 100m² de terrain, et incorporé par un labour. Si, par ailleurs, le sol argileux manque de matières organiques, il faut l’allégeravec des apports de tourbe, de fumier et de compost. En cas de sol argileux manquant de calcaire, on peut l’amender, avant le labour, par du calcaire finement broyé.

Il est à noter que ces amendements ne peuvent modifier la terre que sur 30 à 40 cm de profondeur. Il est donc conseillé, pour la plantation d’arbres et d’arbustes en terre argileuse, de choisir des espèces dont les racines ne sont gênées ni par l’humidité ni par la texture forte sur sol.

 

Les végétaux supportant les sols argileux

  • les arbres : aulnes, magnolia, malus, quercus
  • les arbustes : aucuba, buis, chaenomeles, cornus, ligustrum, mahonia, taxus
  • les plantes grimpantes : hedera 
  • les arbres fruitiers : pommier, poirier, prunier, ribes, vigne
 

S’ils se réchauffent vite au printemps, les sols calcaires ne retiennent pas l’eau. Ils sont secs en été et pauvres en éléments fertilisants. Vous devrez leur apporter une fumure orgnique copieuse, comme les sols sableux, ainsi que des engrais complets. Leur forte alcalinité provoque des maladies de « chlorose » chez de nombreuses plantes. Cette maladie se caractérise par le jaunissement des limbes, alors que les nervures restent vertes, et le chute des feuilles. Les plantes deviennent chétives et meurent.

Il est primordial, dans un tel sol, de ne cultiver que des végétaux tolérant bien le calcaire, car il est illusoire d’espérer neutraliser cet excès. Les légumes supportent assez bien ce type de sol, ainsi que de nombreuses vivaces.

Les végétaux supportant les sols calcaires

  • les arbres : sapin nordmann, nombreuses variétés d’erables, aulne, catalpa, fagus
  • les arbustes : aucuba, buddleia, charmille,caryopteris, cercis, quelques cornus, cotinus, daphné, deutzia, hebe, hypericum,  juniperus, korète, lavande, seringat, laurier du Portugal, sauge, sarcococca, taxus, boule de neige, laurier tin
  • les plantes grimpantes : clématite armandii, hedera, hydrangea petiolaris, quelques variétés de chèvrefeuilles, vigne vierge
  • les arbres fruitiers : noisetier, noyer, abricotier, cerisier, ribes, vigne
 

Légers, meubles, les sols sableux sont faciles à bêcher, à biner et à désherber. Ils se réchauffent rapidement au printemps et les semis y lèvent précocement. Mais ils laissent trop vitre filtrer l’eau, et les éléments fertilisants y sont lessivés.

On peut donner un peu de corps au sol très sableux en lui incorporant de 2 à 3 m3 de bonne terre argileuse pour 100m². Il est surtout primordial d’apporter de copieuses quantités d’humus (tourbe, terreau ou fumier…) et de prévoir des arrosages réguliers. dans un tel sol, les doses d’engrais seront à épandre en plusieurs fois au cours de l’année. Un sol sableux trop acide est amélioré par du calcaire broyé. Les sols sableux bien amendés deviennent d’excellentes terres potagères. Les bulbes et les fleurs annuelles y prospèrent également. De nombreux résineux aiment ces sols meubles.

Les végétaux supportant les sols sableux

  • les arbres : pin pasapo, bouleau pleureur et commun, cèdre déodara  , cytise, pin, chêne houx,  tamaris, taxus
  • les arbustes : aucuba, buddleia, caryopteris, cotinus, eleagnus, eucalyptus, hebe, indigofera, juniperus, perowskia, boule de neige, yucca
  • les plantes grimpantes : 
  • les arbres fruitiers : tous les fruitiers sauf, les pruniers, les pêchers et les poiriers
 

Ce sont par exemple les sols de sous bois, particulièrement riches en feuilles mortes décomposées. Ces terres humifères, bien que perméables, se gorgent d’eau qu’elles restituent aux plantes. Elles se réchauffent vite au printemps et sont faciles à travailler. Cependant, étant très acide, elles ne conviennent qu’à certaines espèces. Vous pourrez corriger cette acidité en chaulant et en leur offrant des engrais essentiellement phospho-potassiques. Les plantes de terre de bruyère sont conseillées.

Les végétaux supportant les terres humifères

  • les arbres : néant
  • les arbustes : camélias, rhododendrons, azalées japonaises et mollis, pieris, hortensias, fougère, bruyère, gautlheria, kalmia, leucothe, sarcococca, skimmia, viburnum davidii
  • les plantes grimpantes : toutes les grimpantes sauf les bougainvilliers
  • les arbres fruitiers : tous les fruitiers sauf les abricotiers
 

Rêve du jardinier, à peu près inexistante dans la nature, la terre franche  comporte un mélange équilibré d’argile, de sable et d’humus et s’avère neutre ou légèrement alcaline. Le modèle en est la terre de potager. Elle permet quasiment toutes les cultures, et l’amélioration des autres sols doit tendre à les lui faire ressembler.